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  • Hélène

Kampala, jungle urbaine


Notre arrivée en Ouganda est sportive. Nous débarquons à l'aéroport international de Kampala, qui se situe en réalité à Entebbe, à 40 km de la capitale. Klaus, notre hôte Airbnb, nous a envoyé un chauffeur pour venir nous chercher, étant donné notre arrivée nocturne à plus de 21h. Kampala est réputée pour être la pire capitale africaine en terme de circulation. Ça promet!

Le trajet est épique. Nous sommes samedi soir, la route qui relie les 2 villes est bondée, les camions et les matatus (minibus-taxis collectifs, réputés pour conduire comme des fous) jouxtent les bodas-bodas (taxis-motos) qui zigzaguent, suicidaires, entre les véhicules. Le trafic est ultra-dense mais étonnamment plutôt fluide; pas un seul feu ça aide! Les quelques ronds-points que nous franchissons nous semblent relever du miracle tellement il y a du monde partout. La file à une voie que nous suivons se transforme en double-voie au gré des besoins de dépassement qui se font à la sauvage. Mais si..., ça passe! Il fait nuit noire, pas un lampadaire sur 40 kilomètres et les phares jaunes des voitures n'éclairent pas grand chose. La route est plus ou moins goudronnée, pleine de nids de poule.. Les bas-coté de la route sont eux aussi noirs de monde. Les vendeurs de rolex, de brochettes de viande, de bassines en plastique, de régime de bananes, de lit superposés, de portails de garages, de haricots, de viande ... côtoient les enfants qui jouent dans le caniveau, les femmes qui raccommodent sur leur machine à coudre, les vélos qui transportent des charges improbables, les jeunes bien habillés qui sortent le samedi soir. Ça grouille, ça sent fort les relents de gasoil et de cochon grillé, ça pique la gorge, ça bouge, c'est vivant! Bienvenue en Ouganda!


Nous passons une petite semaine chez Klaus. Le temps pour Martial de rencontrer deux start-ups super intéressantes (on essaiera de développer dans l'autre partie du site web), de faire des bonnes séances d'écoles avec les enfants pour rattraper celles que nous n'avons pas faites dans le Kruger en Afrique du Sud, de planifier un peu la suite du voyage (itinéraire, visas, billets d'avion..., quoi voir, quoi faire, comment y aller...?). Klaus et Catherine sont un couple germano-ougandais. Leur maison est grande, un peu vieillissante avec quelques gros insectes qui se croient vraiment chez eux. Le jardin est vaste et les enfants peuvent s'y dégourdir les jambes et courir après les coqs qui nous réveillent immanquablement tous les matins. Un petit ilot de calme et de verdure au cœur de cette ville complètement folle qu'est Kampala.


Rue de Kampala


Les quelques incursions que nous faisons dans la vie locale ougandaise nous plaisent cependant instantanément. A Port Bell, là où nous résidons, nous allons déguster un poisson grillé sur le port dès le lendemain de notre arrivée. Enfin le port.... Disons plutôt la zone marécageuse au bord du lac Victoria où les pêcheurs débarquent leurs prises du jour à même la terre battue et découpent les morceaux de poissons sur des bout de planches sales pour les vendre aux habitants qui négocient âprement. Nos tilapias sont tous frais péchés du matin, nos frites sont cuites sous nos yeux dans une huile un peu douteuse, nos mains sont soigneusement lavées dans une bassine avant de plonger dans le plat. Car nous mangeons sans couvert ici, les doigts plongent directement dans l'assiette pour décortiquer les poissons. Nous nous régalons!

A notre retour à la maison, Klaus nous dira: "Ouh là... C'est risqué de manger là-bas...L'eau n'est pas vraiment très propre...". La nuit suivante, personne n'est malade. Premier test réussi!

Marché aux poissons


Nous parcourons aussi les quelques rues qui jouxtent le "port". Pas vraiment des rues en fait, plutôt des chemins crasseux avec les égouts à ciel ouvert le long desquels s'alignent des bicoques en tôles et planches qui tiennent à peine debout. On appellerai ça des bidonvilles dans n'importe quel autre pays... On entendra Anatole nous dire: "T'as vu? Il y a des maisons qui sont plus petites que ma chambre!". Et Gabriel :" Voila l'Afrique comme je l'imaginais!". Les gens sont nombreux dans les ruelles, certains imbibés (nous sommes dimanche), les enfants crasseux. La plupart sont indifférents à notre présence, quelques-uns nous saluent chaleureusement et viennent vers nos enfants spontanément. Personne ne nous alpaguera ou ne nous réclamera quoique ce soit, pas de mendicité ici.


Anatole se fait des copains près du port


Un autre jour, nous testons les bodas-bodas pour faire quelques provisions sur le marché local. Un parent plus un enfant par boda-boda, plus le chauffeur bien entendu. Ça fait trois sur la moto. Facile comparé aux familles entières que l'on voit juchées sur ces montures. Nous sommes petits joueurs! Bien entendu, les casques sont inexistants; on oublie nos standards européens et on se fond couleur locale...


Hélène et Gariel sur un boda-boda


Sur le marché, là aussi, beaucoup de monde et des fruits et légumes en pagaille. Les avocats sont gros comme des melons, les ananas s'empilent comme des montagnes, les pastèques nous font de l’œil, les bananes sont en quantité industrielle. On y trouve aussi tomates, oignons, carottes, manioc, patates douces, choux, haricots... Dans la rue, nous goutons nos premiers rolex. Faits sous nos yeux, ces chapatis (sorte de crêpe indienne assez épaisse) garnies d'une omelette avec tomates et choux est un vrai festin. Toute la famille aime, ce sera la valeur sûre du séjour ici!


Sur le marché

Nous déclinons les brochettes et les samoussas, beignets à base de viande qui semblent pourtant appétissants. Après avoir vu les morceaux de vache pendouiller au bout de leur crochet en plein air sans réfrigération et avec "quelques" mouches qui tournent autour, toute la famille deviendra végétarienne pour ces quelques semaines en Ouganda.



Pour la suite de notre séjour ici, après avoir discuté avec Klaus, nous suivons ses conseils et décidons finalement de parcourir le pays avec une voiture de location. La configuration famille avec 2 enfants ne facilite pas l'utilisation des transports en commun, complètement chaotiques, peu sûrs et non fiables. Seulement après avoir testé la circulation à Kampala, nous ne sommes pas vraiment sûrs d'avoir envie de conduire ici...! Une différence de prix de 5€ de plus par jour seulement finira de nous convaincre de prendre un chauffeur avec la voiture. C'est loin d'être une mauvaise idée, vu l'état des routes et l'attitude des conducteurs de matatus...

Emmanuel nous accompagnera donc pour découvrir le pays pendant une douzaine de jours. Il sera aussi notre interprète si besoin. Nous embarquons donc avec lui à bord d'un minibus avec toit ouvrant pour sillonner les routes ougandaises. En route!




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