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  • Hélène

Alors, ce retour?


Cette fois ça y est, nous sommes rentrés pour de bon. Cette fois ça y est, nous avons vidé nos bagages, rangé nos sacs-à-dos, réintégré nos pénates. Cette fois ça y est, nous avons dit au revoir à notre vie nomade et repris notre vie sédentaire.


Quoi de neuf alors, depuis la dernière fois ? Depuis la dernière fois, je suis partie avec les enfants un mois et demi en Angleterre. L’idée était de mettre à profit le temps qu’il nous restait pour que nos enfants apprennent l’anglais. Nous avons vécu chez des amis qui habitent à une quarantaine de kilomètres de Londres, avec leurs deux filles qui ont l’âge de nos fils. La cohabitation s’est passée à merveille. Pendant les quinze premiers jours, Gabriel et Anatole sont allés à l’école avec Juliette et Chloé, mais pas dans les mêmes classes qu’elles. Très franchement, ils m’ont épatée ! Le matin de leur rentrée, habillés en uniforme de la tête aux pieds, je les ai déposés, pas très fière, à des maitresses inconnues ne parlant pas un mot de français. C’était quand même un sacré challenge que je leur demandais là. Débarquer dans une nouvelle école en plein milieu de l’année, avec une nouvelle langue, une nouvelle maîtresse, pas un seul copain dans la classe et, qui plus est, en cravate ! Eux ne se sont pas démontés. Un petit bisou, et hop, c’est parti pour la journée, c’est parti pour l’inconnu. En les récupérant en fin d’après-midi, Gabriel me dira : « Je me suis fait plein de copains ! ». Pour Anatole, « c’était super ! » Leur capacité d’adaptation m’impressionne.



Après deux semaines d’école, voyant que leur niveau d’anglais a fait un bond, et ne voulant pas les arrêter en si bon chemin, je leur dégote une prof d’anglais disponible tous les jours pour une heure de cours. Pendant trois semaines, Carolina viendra donc passer une heure tous les matins avec eux, pour leur apprendre la grammaire et le vocabulaire de la langue de Shakespeare. Là aussi, gros progrès à la clé.


Enfin, la dernière semaine de notre séjour britannique est une semaine de vacances scolaires. Je les inscris donc dans un centre aéré où ils passent leurs journées en immersion complète, au milieu des petits anglais. Un soir, à la maison, en regardant un dessin animé en anglais, Gabriel annonce : « Moi ça ne me dérange pas en fait de regarder un film en anglais, parce qu’au bout d’un moment, dans ma tête, c’est comme si c’était en français. » Mon sourire fait trois fois le tour de ma tête. Mission accomplie !



Début juin, après avoir laissé Martial un mois et demi tout seul à la maison, nous rentrons tous les trois et retrouvons notre maison à Annemasse. Deux jours après, les enfants réintègrent leur école au bout de la rue. Anatole en CE1 et Gabriel en CM1, niveaux que nous avons étudiés ensemble pendant tout le voyage. Ils ne sont pas spécialement contents à l’idée de retourner à l’école, mais une fois commencée, ils sont plutôt heureux de retrouver leurs copains. Ce petit mois à l’école en France me permet de faire le point avec les maîtresses pour savoir où nous en sommes. Si vraiment il y a de grosses lacunes, nous avons encore l’été pour rattraper. Finalement, je suis rassurée. Les évaluations menées par les enseignantes semblent tenir la route. Nos enfants sont dans le peloton, pas de retard observé ou de lacunes flagrantes. A la fin de l’année scolaire, les appréciations sur leurs carnets nous le confirment : ils passeront en CM2 et en CE2 en septembre prochain. Mission bis accomplie !


Pendant ce mois de juin, je me retrouve donc avec un rythme bien différent des mois précédents. Je suis seule pendant que Martial est au travail et les enfants à l’école, j’ai du temps pour moi. Plus que je n’en ai jamais eu en fait… Je décide de le mettre à profit pour tenter de réaliser un rêve né de ce voyage. Vous l’avez peut-être ressenti au fur et à mesure de ce blog, écrire m’a beaucoup plu. J’ai découvert l’écriture avec un grand plaisir et me suis souvent sentie frustrée de ne pas avoir le temps d’en raconter plus. C’est une chouette découverte, une première en ce qui me concerne ; j’aime écrire. Petit à petit au cours du voyage est né le rêve de transformer cette aventure en un livre. Un récit qui raconterait nos péripéties, nos découvertes, nos coups de cœur. Il relaterait aussi les différentes rencontres que Martial a pu faire avec des entrepreneurs engagés, passionnants et inspirants. J’ai tellement lu ce genre littéraire de récits de voyage depuis mon adolescence que, à mon tour, je me prends à rêver que je suis capable d’en écrire un. Et comme les rêves sont faits pour être réalisés, aujourd’hui début août, je suis en cours de rédaction du chapitre 9. Comme quoi, tout est possible ! Voilà donc mon petit projet à court terme : l'écriture d'un livre sur notre aventure. Où cela me mène-t-il ? Je n’en ai aucune idée. La suite de mon avenir professionnel est encore d’ailleurs très floue. Et je suis bien incapable de vous dire si vous pourrez lire mes mots un jour. Mais ne vous inquiétez pas, si c’est le cas, je vous le ferais savoir !


Martial de son côté, a toujours la tête en ébullition, des idées plein sa besace. Il ne sait pas par quel bout commencer tellement ça bouillonne. Il réfléchit actuellement à la manière de mettre en œuvre ses idées, en tout cas certaines, tout en continuant à mener le reste de front. Il réfléchit aux conséquences que cela aurait, aux changements que cela impliquerait, à l’avenir que cela nous ouvrirait. Suite… au prochain épisode.


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Depuis un mois les enfants sont en vacances. Comme c’est le premier été où je ne travaille pas, j’ai du temps pour m’occuper d’eux. Faire du kayak sur le lac, randonner sur les sommets, pédaler sur les chemins… Tout va bien, le retour ne nous fait pas déprimer ! Nous rendons aussi visite à nos familles et amis, nous leur racontons notre périple et essayons de répondre à cette question récurrente et systématique : Qu’est-ce que vous avez préféré pendant ce voyage ? A cette question, Gabriel répond immanquablement : « Tout ». C’est impossible de faire un choix, d’élaborer un podium. Dans chaque pays, quelque chose nous a plu, quelque chose nous invite à revenir. L’Afrique du Sud et ses animaux sauvages, les Ougandais et leur accueil, le Kenya des Maasaïs, Singapour et sa modernité, la gentillesse des Birmans, le Laos et ses grottes, les temples cambodgiens, la Thaïlande et sa nourriture, les USA et ses grands espaces. C’est déjà un bon résumé je trouve que de synthétiser chaque pays par une seule chose que nous avons aimé (quand il y en a parfois beaucoup). Comment faire encore plus le tri ?



Cela dit, au terme de ce voyage, certaines choses nous ont profondément marquées. L’empreinte de l’Homme sur son environnement par exemple. C’est incroyable à quel point l’être humain est incapable de vivre sans dégrader ou nuire à ce qui l’entoure. De la déforestation en Ouganda aux plastiques du Cambodge, des plages-poubelles du Kenya aux animaux disparus de la jungle laotienne, l’Homme ne sait pas vivre en harmonie avec son environnement, ni respecter son milieu naturel. Très franchement, ce constat est alarmant. Les prises de conscience et les bonnes initiatives qui naissent aux quatre coins de la planète seront-elles suffisantes ? Réveillons-nous, individuellement, pour ensemble, infléchir le cours des choses. Et redonner un avenir à nos enfants.


Autre constat qui nous a frappé : la certitude qu’une des solutions pour résoudre la pauvreté dans le monde est l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle. Cela nous parait une évidence. L’école « Pour un Sourire d’Enfant », que nous avons visitée au Cambodge, en est la preuve vivante. Si un enfant va à l’école puis apprend un métier, il s’en sortira. Ses propres enfants s’en sortiront. C’est un cercle vertueux. Il faut savoir investir dans les générations suivantes.


Autre chose marquante aussi pendant ce périple : la présence chinoise. En Ouganda, au Kenya, en Asie du Sud-Est, partout nous avons vu des Chinois. Ils construisent des mines, des barrages, des routes, des chemins de fer, des immeubles. J’ignore s’ils construisent des écoles... L’hégémonie chinoise est incontestable. Elle est, pour ma part, un peu effrayante.


Quant à nous, nous pensions que voyager au long cours pendant huit mois allait assouvir notre soif de découvertes et d’horizons lointains. Nous pensions que nous rentrerions « rassasiés ». C’est en fait tout le contraire qui s’est passé. Nous sommes revenus la tête pleine d’idées, pleines d’envies, pleines d’invitations… Des rêves de futurs voyages par dizaines. Et c’est tant mieux !

Nous partons d’ailleurs dans quelques jours pour deux semaines d'itinérance à vélo à travers la Suisse. Une petite tranche de vie nomade qui reprend ! Nous allons enfourcher nos quatre montures pour parcourir les chemins helvétiques, en espérant éviter les grosses montagnes… Il va falloir ruser !


Pour finir, je voulais vous remercier, fidèles lecteurs, pour vos encouragements, vos commentaires, votre présence. C’est grâce à vous que ce blog a existé. N’hésitez pas à rester en contact, à nous envoyer de vos nouvelles, à passer nous voir… Et surtout n’hésitez pas, maintenant plus que jamais, à oser réaliser vos rêves ;-)

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