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  • Hélène

Et maintenant...?


Le petit coup de cafard est arrivé à l’atterrissage sur le sol genevois. Avant, le vol faisait encore parti du voyage. Je planais toujours dans ma bulle. Après avoir quitté Djoko, notre compagnon de route californien, nous avons décollé de l’aéroport d’Oakland près de San Francisco avec Norwegian Airlines. Direction Genève, via Stockholm. Première compagnie low-cost long courrier, Norwegian a le gros avantage de proposer des tarifs défiants toute concurrence sur des transatlantiques. Par contre, pas de repas à bord, pas d’oreiller pour dormir, et des couvertures payantes. Bref on s’organise avant de monter dans l’avion, on prépare des bons petits sandwichs faits maison (finalement bien meilleurs que le plateau-repas) et on est content des économies qu’on a pu grapiller.

A Stockholm, depuis le ciel, on aperçoit la neige qui recouvre le paysage. « C’est quoi ce truc blanc ? » dit Gabriel. Un peu déphasé on dirait….


C’est en touchant le sol suisse que je réalise pour la première fois que le voyage est fini. Petit pincement au cœur. C’est un rêve qui s’achève; en débarquant à Genève ça y est, je sens que la page blanche se termine. On n’écrit plus sur ce livre-là à présent. A partir de maintenant, c’est du connu.

Nous retrouvons notre maison en bon état, les locataires nous ont épargné la casse ou la dégradation. Ouf ! Nous déballons nos cartons faits 8 mois plus tôt pour leur faire de la place, avec une dose de surprise mêlée d’incompréhension. Pourquoi avons-nous autant de choses, de vêtements, de vaisselle ? A quoi peut bien servir tout cela ?

S’ensuit un tri sans merci. Nous ouvrons les cartons, les passons en revue, et en écartons une bonne moitié pour donner. Les enfants sont hyper efficaces à ce petit jeu. Après 8 mois où toutes leurs possessions tenaient dans un mini sac à dos, ils se débarrassent du superflu avec une facilité déconcertante, en ayant en plus la satisfaction de se dire qu'ils donnent à des enfants qui en ont besoin. On trie, on fait du vide, on s’allège… Bref nous réintégrons nos pénates en les trouvant un peu trop grandes à notre gout. Normal, on a un peu maigri aussi !


Notre première semaine de retour nous offre le plaisir de chausser les skis ! C’était notre petit réconfort quand nous pensions au retour. Nous savions que l’hiver avait été rude et que les montagnes étaient encore couvertes de neige. Nous avions bien l’intention d’en profiter un peu !

Nous skions à Flaine ou à Chamonix avec des conditions qui nous feraient croire que nous sommes en plein mois de février alors que nous sommes tout début Avril. Le pied ! Les enfants retrouvent vite leurs sensations, les parents aussi. On se fait plaisir, on avale les pistes, on dévale les pentes, on profite de ces moments si privilégiés en famille. On est bien, aussi, dans nos montagnes !

Notre deuxième semaine signe le retour de Martial au travail. Forcément là, le rythme change. Il retrouve son vélo électrique et ses trajets en train, il retrouve ses horaires, il retrouve ses obligations. Il a aussi des idées plein la tête et le cerveau qui foisonne, de l’énergie à revendre et une furieuse envie d’oser essayer ! Rien ne l’arrêtera !


Avec les enfants, nous préparons notre départ en Angleterre. Ce voyage nous a donné la preuve, s’il en fallait une de plus, que la langue anglaise est un passeport pour le monde. Anatole et Gabriel s’en sont imprégnés depuis 8 mois et ont fait de beaux progrès. Nous voulons capitaliser sur cet apprentissage et les encourager à continuer. Direction London. J’aurai aimé me poser 3 mois et les scolariser pendant ce temps. Mais impossible de les inscrire à l’école, car nous ne sommes pas résidents. Ça, c’était sans compter sur la redoutable efficacité et le talent de persuasion de ma copine Melissa ! L’école de ses filles a donc accepté d’accueillir nos garçons pendant 2 semaines. C’est toujours ça de pris ! Le reste du temps ils prendront des cours et feront des activités en anglais. On verra bien combien de temps on restera.

Nous partons donc dans quelques jours. Avec un billet aller simple. Même si le grand voyage est fini, c'est un peu l'aventure qui continue! Je rouvre ce livre de l'inconnu que j’affectionne tant pour finalement continuer à y écrire …. En route pour de nouvelles découvertes! On se réjouit.


Le grand voyage lui, notre "tour du monde" comme disent beaucoup de voyageurs rencontrés, est donc fini. Un rêve s’achève. Paradoxalement cette aventure m'aura paru courte et longue à la fois.

Courte, car je partais pour 8 mois avec l'impression d'avoir un temps infini devant nous. Le temps de se poser, de réfléchir au futur, d'assouvir notre soif de découverte, le temps de lire aussi, de s'ennuyer presque... Finalement ces 8 mois auront filés à la vitesse de la lumière. Et l'ennui est un concept qui n'existe pas en voyage. Les paysages exotiques, les belles rencontres, les cultures inconnues, les découvertes quotidiennes, les couleurs, odeurs et saveurs inédites... contribuent à un émerveillement permanent, un étonnement de chaque instant. Personnellement j'adore cet état et je ne m'en lasse pas. L'inconnu m'attire car il m'enseigne toujours un peu plus. J'apprends et je me nourris de la nouveauté. Bref le voyage, trop bon, trop court!

Longue aussi car quand je fais le tri des photos, quand je parcours ce blog et que je regarde le chemin parcouru je me dis whouah bon sang que de souvenirs on s'est créé en un temps record! Que d'aventures, de rencontres, de beaux moments, d'émotions! Que de partages!

Finalement c'est peut être cela qui m'a le plus plu dans cette aventure. Pouvoir la vivre tous les quatre. Pouvoir VIVRE ensemble. Et c'est sans doute ce que j'appréhende le plus pour le retour. Que chacun retrouve le chemin de ses activités, les parents au boulot, les enfants à l'école. Je sais que c'est inéluctable, mais pour moi c'est un peu comme si on vivait dans des mondes parallèles. Chacun part de son côté toute la journée pour se croiser 1 ou 2h le soir. Nous vivons ensemble; mais finalement que vivons nous ensemble, que partageons nous vraiment de nos journées? Le voyage nous a donné ce luxe de passer un temps précieux ensemble, de partager nos émotions et d'y être attentifs réciproquement. Quelle chance! Nous avons le sentiment aujourd'hui de mieux connaître nos enfants, et nous ne voudrions perdre cela pour rien au monde. Pour le retour, à nous de trouver le bon équilibre. A nous de ne pas oublier l'essentiel à nos yeux.


En attendant le retour "pour de bon", je finis de boucler nos sacs et vous dis à bientôt. On vous donnera encore sûrement de nos nouvelles, on y a pris goût!!


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