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  • Hélène

Landing in California



Nous atterrissons à San Francisco un samedi à midi. Bizarre, car nous avons décollé de notre escale à Tokyo ce même samedi, à 19h. Et nous avons passé 10h dans l’avion. Voyager au-dessus du pacifique d’ouest en est, ou l’art de remonter le temps! Un phénomène vachement étrange quand même…


En Californie, nous élisons domicile à Alameda, petite bourgade paisible dans l'est de la baie de San Francisco, et ce pour 2 semaines. Première fois que l’on se pose aussi longtemps depuis notre départ.



Un gros changement de rythme nous attend. Martial retrouve un rythme de boulot avec des rendez-vous qui se multiplient dans tous les coins de la baie. La dynamique start-ups est incroyable ici. Il rencontre des tas d’entrepreneurs qui ont des tas de bonnes idées, des tas d’investisseurs qui ont des tas d’argent. « Very inspiring ! » selon lui.

(NDLR : comme promis, nous avons toujours l’intention de partager avec vous sur notre site ces rencontres inspirantes et ces idées innovantes. Tout vient à point à qui sait attendre ;-))



Les enfants de leur côté sont inscrits à un « after school program ». Ils passent tous leurs après-midis dans ce qui s’apparente à un centre de loisirs chez nous, en compagnie de petits américains. Ils prennent aussi une heure de cours d’anglais par jour. L’idée, qui nous tient à cœur : qu'ils apprennent l'anglais, qu’ils capitalisent le plus possible sur ce qu’ils en ont appris pendant le voyage, qu’ils soient le plus possible immergés. Cette idée est devenue une de nos priorités et je fais tout mon possible pour qu’ils progressent tous les jours. J’ai même l’idée secrète de continuer un peu le voyage avec eux une fois rentrés en Europe… Sans doute en Angleterre, pour essayer de les scolariser quelque part. Bon cela reste à creuser et à affiner, mais les grandes lignes sont là. Et puis pour être totalement honnête, je ne suis pas très pressée de rentrer… !


En ce qui me concerne, à Alameda, je me retrouve donc avec du temps. J’ai quartier libre tous les après-midis ! Incroyable. Voilà presque 7 mois que ça ne m’était pas arrivé ! OK, je suis un peu perdue le premier jour, ça me fait tout bizarre. Mais très franchement c’est bon quand même cette tranquillité, ce silence, cette solitude même !


Pendant la semaine, chacun vaque donc à ses occupations. On profite alors des weekends pour s'évader et retrouver nos habitudes de rando. Le plein air nous fait du bien!


En Californie, nous retrouvons quelques basiques que nous avions complètement oubliés : l’eau chaude au robinet, les gens au volant de leur voiture qui laissent passer les piétons, la moquette, la propreté dans les espaces publics, les poubelles de tri, les acariens qui vont avec la moquette, les trottoirs. Tout une réadaptation !


Nous retrouvons aussi les SDF, qui sont nombreux par ici et que nous n’avions pas croisés depuis l’Afrique du Sud. Nous avons voyagé dans pas mal de pays « pauvres » (Ouganda, Kenya, Myanmar, Laos, Cambodge pour ceux qui ont raté des épisodes), pour certains parmi les plus pauvres de la planète même, mais étonnamment dans ces pays, les « homeless » n'existent pas. Il semble que ce soit l’apanage des pays plus « développés » … Des hommes ou femmes en haillons font la manche dans la rue, dans le métro. Ils dorment sous les ponts et tentent de survivre dans un océan d'indifférence. Les laissés-pour-compte, les oubliés du système américain. Finalement la misère m’aura été plus insupportable aux USA qu’en Ouganda. Est-ce que c’est le gouffre qui existe entre riches et pauvres qui me choque ? Est-ce l’indifférence qui règne dans ces pays « développés » qui me révolte ? Sans doute…. Toujours est-il qu’en Asie du Sud-est, les gens, pour la plupart bouddhistes pratiquants, ne laisseraient personne dormir dehors. Même si quelqu’un n’a ni famille, ni ami pour l’héberger, il peut toujours aller frapper chez les moines qui lui ouvriront les portes du monastère. Ces pays « pauvres » sont finalement bien riches humainement.


Au pays des Google, Apple et autre SpaceX, un certain nombre de choses nous semblent quand même complètement archaïques. Les télécoms par exemple sont totalement dépassés. Quand au Kenya, il nous fallait 10 minutes pour acheter une carte SIM à 10$ pour 10GB de data, ici nous passons plus d’1h pour acheter une SIM de 5GB à 50$. Cinquante dollars! Et ça se dit à la pointe de la technologie ! A deux pas de la Silicon Valley!

Les transports en commun sont aussi complètement à revoir. Dans le pays où la voiture est reine, on voit bien que les investissements sont loin d’être à la hauteur. Le BART (RER qui dessert toute la baie de San Francisco) est vétuste, obsolète, sale, bruyant et super mal foutu. On se croirait à Paris en 1990.Tout est fait pour se perdre, rien n’est fait pour que l’expérience soit agréable. En fait, tout est fait pour que vous achetiez une voiture!



En arrivant à Alameda, le choc est aussi thermique : il fait 10° au cœur de la journée avec un bon vent du Nord, quand nous avions 38° à Bangkok…. Et économique : notre pouvoir d’achat à soudain fondu comme neige au soleil. Une pizza coute ici 22$ quand nous mangions un délicieux curry pour 3$ en Thaïlande. Finis les restaus, les petites cantines locales, la street-food. On cuisine à la maison, on mange à la maison, on fait la vaisselle à la maison. Une vraie vie de sédentaires quoi !

Et du coup le choc est aussi alimentaire. Car nous retrouvons de vieux réflexes de cuisiner des pâtes au pesto. Après 4 mois d’Asie sans pain, sans fromage, sans pâtes…., les tortellinis sont un peu lourdes à digérer... Et c'est sans compter sur le décalage horaire qui s'en mêle et nous donne la fringale à 2h du matin!


Bref, changement de rythme, de climat, de régime, de pouvoir d'achat, de fuseau horaire …, ça fait quand même beaucoup en même temps. Mais je ne me permettrais pas de me plaindre! On voyage, on assume !



Il nous reste 3 semaines avant le retour à la maison, dont les 2 premières seront sous le signe des retrouvailles et de la famille. Nos 4 parents viennent passer 15 jours ici. Nous allons en profiter, passer du temps ensemble, se raconter nos histoires et découvrir un bout de la Californie tous les huit. Une petite aventure en soi! On se réjouit!


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