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  • Hélène

Nature et découvertes


Nous arrivons à Thakhek dans un bus tout pourri. Sièges défoncés, clim en panne, moustiques virulents... Comme quoi la notion de "bus VIP" pourtant inscrite sur le nôtre est somme toute très relative....


Thakhek est un petit bout de ville sans grand intérêt, si ce n'est son emplacement. Située à la limite du Phou Hi Poun National Park, elle offre accès à des centaines de grottes, petites ou grandes, aménagées ou non. Des centaines (milliers ?) d'autres restent encore vraisemblablement à découvrir.

Nous visons une grotte, Tham Pa Seuam, découverte depuis peu en 2014. On a lu qu'elle était énorme (3,5 km de long) avec des salles gigantesques et des stalagmites surdimensionnés. Elle se visite normalement avec une agence de Thakhek, mais l'excursion coûte les yeux de la tête... Nous décidons donc de tenter notre chance en solo.

Une fois de plus juchés sur nos scooters de location, nous sillonnons la campagne, au milieu d'un paysage karstique impressionnant. On slalome entre les énormes formations rocheuses, on essaie de suivre tant bien que mal les quelques indications récoltées.



Nous finissons par trouver l'entrée de la grotte qui, on s'y attendait, est inondée. Impossible de rentrer à l’intérieur à pied. On espérait trouver un ou deux "boatmans" pour nous conduire sur leur embarcation. Mais personne. La découverte de la grotte étant trop récente, sa visite n'est pas encore bien organisée.


L'entrée de la grotte


Au bout d'un moment, nous remarquons un kayak coulé au fond de l'eau à l'entrée de la grotte. Bon s'il est immergé, c’est sans doute qu'il est percé... Allons quand même vérifier.

Après moultes manœuvres et retournements, nous arrivons à récupérer le kayak et à le vider. Effectivement il a un bon poc sous la coque. Allez on ne va quand même pas se laisser arrêter par un petit trou ! Hop, un bout de sac plastique pour colmater l'orifice tant bien que mal, un unique bâton en guise de pagaie, un vieux vase qui traîne par là pour écoper. Et nous voilà partis ! On enfile les maillots de bain (si jamais on coule...) et on s'arme de nos 2 lampes frontales (que l'on a oublié de recharger la veille). On se sent une âme d'explorateurs sur ce coup-là !


Allez on y va?



On s'enfonce doucement dans la grotte, qui rapidement commence à serpenter. Après un premier portage (et vidange) de kayak pour passer quelques rochers, on se retrouve dans la nuit noire. La lampe de Martial n'éclaire pas grand-chose (je préfère ne pas allumer la mienne pour avoir une lampe de secours au cas où la première nous lâche) mais nous arrivons malgré tout à distinguer ce qui nous entoure. C'est magique ! Des plafonds magnifiques, des stalagmites qui ont rejoint les stalactites et forment des colonnes gigantesques, des formations rocheuses qui dégoulinent et ressemblent à des énormes poulpes brillants. C'est fascinant. Nous n'en revenons pas. Évidemment nous sommes complètement seuls, à part quelques chauve-souris et araignées de bonne taille.... Le noir est opaque, le silence épais. A chaque nouveau virage, nous essayons de rassurer Gabriel (qui a très envie de faire demi-tour) en lui disant que c'est le dernier. Mais un fois franchi le tournant, nous découvrons un nouveau décor, une nouvelle stalactite ou une nouvelle salle qui nous invite à aller encore plus loin... On continue... Jusqu’où irons-nous ?

Au bout d'un moment, cul de sac. Le demi-tour est incontournable. On repasse par le même chemin, mais le décor est à nouveau différent, découvrant ce que nous n'avions pas vu à l'aller. Un régal ! On aime les grottes nous !

Gabriel, une fois revenu sur la berge, rassuré, voudra finalement y retourner.

Martial, passionné et patient, ressort de ce monde noir et inhospitalier avec des photos dignes, d'après moi, de National Geographic ou Géo. Perso je les trouve sublimes ! (à cliquer pour voir en grand)




On continue notre tournée des grottes avec encore un certain nombre de visites. On les enchaîne et ni les petits ni les grands de la famille ne s'en lassent. Du coup on reste même un jour de plus à Thakhek pour parfaire notre exploration.






Ensuite on continue toujours plus au sud, vers Pakse, plus très loin de la frontière cambodgienne. Ici, plus de grotte mais des cascades. Le Laos est quand même doté de quelques trésors de la nature bien agréables à découvrir. Après une bonne heure de scooter sur une route acrobatique en travaux, nous arrivons sur le plateau des Bolaven à Tad Fane, première cascade du jour. Il s'agit en fait de deux cascades jumelles qui dégringolent de 120m et que l'on découvre depuis le haut. Ça envoie ! Juste à côté, on aperçoit un câble que des fous ont installé pour traverser la vallée en tyrolienne. Sont pas bien des fois les gens…Qui aurait l'idée de se jeter dans le vide comme ça !?


Les cascades et leur tyrolienne de fou


On fait un petit tour sur les différents points de vue, on reste un moment pour apprécier le paysage et se détendre avant de renfourcher nos montures, et tout à coup Martial demande: "Qui a envie de faire cette tyrolienne ? ". Un "Moi!" fuse aussitôt : c'est Anatole. Gabriel vient me voir :" Euh....Et toi Maman ? Tu veux la faire ?" Moi ? Euh... plutôt bof en fait.... Gabriel finit par dire que si tout le monde le fait, alors ok il le fait aussi. Moi je n'ai pas envie de rester seule ni de priver qui que ce soit. Après tout on est une équipe ! Tous solidaires !

Et zou, nous voilà partis faire ce truc que je qualifiais de fou 10 minutes avant... Comme quoi, on y revient, tout est toujours relatif !

En fait ce sont 4 tyroliennes qui nous attendent. La première traverse la vallée sur 470m de long et avec 350m de vide sous les pieds…Rien que ça ! Point de vue phénoménal. Petite poussée d'adrénaline quand même ! Les autres tyroliennes passent au-dessus des cascades, puis retour au point de départ. Ouf ! Ça, c’est fait.


(Petite remarque de maman : quand je vois ce que mes fils font à 9 et 6 ans, je ne veux même pas penser à ce qu’ils feront à 20 ans...).


On continuera la journée par d’autres cascades moins hautes mais toutes aussi belles.




Après ces épisodes "nature et sensations" du sud du pays, nous quittons le Laos pour aller chez son voisin le Cambodge. J'avoue que depuis que nous sommes en voyage, c'est le premier pays que je quitte sans mal. Je suis plutôt contente de changer... Le Laos regorge de trésors naturels et de sites fabuleux dont nous avons bien profités, mais nous n'avons pas réussi à nous adapter à la mentalité de ses habitants... J'ai hâte de découvrir le sourire des cambodgiens, en espérant qu'il soit à la hauteur de sa réputation. Alors que Gabriel à 39°de fièvre, nous franchissons la frontière...


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