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  • Hélène

Restons zen


Les Laotiens ont un sens du commerce tout particulier... Le service client ? Jamais entendu parler. Nos codes de politesse bien rodés sont malmenés. Notre zen attitude est mise à rude épreuve...

Quand on rentre dans une échoppe pour acheter une bouteille d'eau ou des mandarines, pas un bonjour, pas un sourire. La plupart du temps le vendeur est rivé sur son téléphone portable, il ne jette même pas un coup d'œil. Quand on arrive à un site payant, les visages sont fermés, les regards fuyants. On nous tend un ticket avec la somme à payer, pas de s'il te plait, pas de merci. Chez nous, on dirait "aimable comme une porte de prison"… Pour louer un scooter à Vang Vieng, nous avons fait jusqu'à 3 boutiques différentes, non pas qu'on ait des exigences particulières, on veut que nos 2-roues aient des phares en état de marche (pour la nuit c'est mieux) ou des cadenas qui ferment (contre le vol c'est mieux). On se fait envoyer balader. Dégagez il n'y a rien à voir. En Lao, ça revient à un geste de bras en direction de la sortie et un visage qui se replonge dans l'écran du téléphone. Langage international. On essaie de rester zen (Martial y arrive beaucoup mieux que moi), mais on finit par se demander si on va rester dans ce pays aussi longtemps que prévu...


A côté de ça, le gérant laotien de notre guesthouse à Vang Vieng, sorte d'auberge espagnole pleine de volontaires (on prend 15 ans de moins ! ) nous invite chez lui pour le nouvel an. Super sympa. Sa femme et lui nous accueillent pour la soirée, nous y rejoignons les voisins, les enfants du quartier et les volontaires. Chouette hospitalité et sourires à foison. Pour la première fois ici, on se sent les bienvenus. Comme quoi dès qu'on n'est plus dans une relation commerciale, ça change tout. La bière coule à flot. Il y a aussi du sang de canard tout frais (enfin plutôt encore tiède…), des saucisses et poissons au barbecue, et une sorte de fondue chinoise (légumes cuits dans un bouillon). La musique est ultra forte, le karaoké incontournable. On passe un moment convivial, c'est local !




Les volontaires de notre auberge sont tous prof d'anglais. Ils nous invitent à venir visiter quelques écoles et proposent à nos enfants de se joindre à une ou deux classes. Très bonne idée ! Après hésitations et négociations, Gabriel et Anatole se prêtent au jeu et acceptent d'assister à un cours d'anglais. La porte de la classe étant fermée, nous ne pourrons pas les observer (je voudrais bien être une petite souris parfois) mais la prof nous dira qu'ils ont bien participé ! Pendant ce temps, nous remarquons une petite échoppe à l'intérieur de l'enceinte de l'école, destinée aux élèves. Qu'est-ce qu'on y trouve ? Des sodas (pas d'eau), des bonbons (pas de fruits). Et des cigarettes !! Je crois rêver. A la récré, nous observons les enfants venir acheter leurs snacks et allumer leur clope. Ils ont 10 ans. J’hallucine !! Thibault, volontaire depuis 4 mois, nous confirmera malheureusement que c'est monnaie courante ici. Toutes les écoles fournissent ce genre de "service"...


A Vang Vieng, nous visitons des grottes (des grandes), faisons du kayak (à la fraiche) et grimpons (très raide) à des "view points" pour apprécier le paysage. C'est beau, on s'amuse bien.



A Vientiane, étape suivante, Martial nous dégote en dernière minute un petit hôtel tout confort avec piscine. De quoi me détendre et retrouver mon zen! Ici les gens sont souriants et aimables. Je me réconcilie doucement avec les Laotiens.

La ville, qu'on nous avait dit sans intérêt, est plutôt paisible et agréable. Elle est située sur les rives du Mékong. De l'autre côté du fleuve, la Thaïlande.

Nous visitons un musée très intéressant sur les UXO (UneXploded Ordnances) (autrement dit les mines anti-personnelles) qui pullulent au Laos. Nous avions déjà été voir son jumeau à Luang Prabang. Nous apprenons que le pays a été littéralement anéanti entre 1964 et 1973, période pendant laquelle 260 millions de bombes (!) ont été larguées par les États-Unis sur le Ho Chi Ming trail, au Laos. Sachant que 30% de ces bombes n’ont pas explosé en arrivant au sol, il en reste encore plein dans la nature. Triste record, le Laos est le pays qui a été le plus bombardé au monde. Plus de tonnes de bombes y ont été larguées que toutes celles cumulées pendant la seconde guerre mondiale. Les conséquences sanitaires sont énormes, les séquelles gigantesques. Régulièrement des accidents surviennent. Les États-Unis financent une grande partie des opérations de déminage, ils ont une dette faramineuse envers le pays. Le musée explique aussi la fabrication des prothèses qui donnent une seconde vie aux blessés. Nos enfants sont attentifs et intéressés, nous leur traduisons les infos et essayons de répondre à toutes leurs questions.







Finalement ces 3 jours à Vientiane nous ont motivés à continuer vers le Sud. Nous prenons la direction de Thakhek, pour aller y découvrir d'autres grottes plus grandes encore!


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