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  • Hélène

Bagan - Pagodes et "lacquerware"


Anniversaire sur le bateau

Nous arrivons à Bagan le jour de l’anniversaire de Gabriel. Sur le bateau qui nous amène de Mandalay, nous entonnons un « Happy Birthday » et lui offrons ses petits cadeaux : un mini jeu d’échec de la part de ses parents, et une petite voiture de la part de son frère. Gabriel est aux anges, lui qui ne pensait pas avoir de cadeaux ; du haut de ses 9 ans il n’en revient pas !


En descendant du bateau, nous sommes accueillis par une horde d’enfants qui nous réclament « Money ! Money ! » sans même dire bonjour, le chauffeur de taxi veut nous extorquer 20 000 kyats pour faire 6 kms, et la réceptionniste de l’hôtel s’entête à nous donner une chambre triple quand nous sommes de manière évidente quatre devant elle. Bref, Bagan, première destination hautement touristique de notre voyage, commence mal !


Voilà déjà 2 semaines que nous parcourons la Birmanie. Yangon, la capitale, décrépie et torride, nous a accablés par sa chaleur caniculaire. Hsipaw, dans les montagnes, nous a rafraichit et nous a offert un beau trek de trois jours. J’aurais des milliers de trucs à raconter sur ces deux premières destinations, nos premières impressions, nos rencontres, nos visites… Des milliers de détails et d’anecdotes qui font un voyage. Si je m’écoutais je remplirais des pages et des pages. Mais le voyage prend tout mon temps (sic !) et je n’arrive pas à suivre le rythme. Du coup je prends des raccourcis !


Bagan, après notre première impression mitigée, s’apprivoise doucement. Au fur et à mesure de notre séjour ici, nous nous y sentons de mieux en mieux, nous apprécions de plus en plus les gens rencontrés et finalement, nous prolongerons notre séjour pour y rester au total une semaine. Pour résumer, nous avons a-do-ré !


Bagan est une immense plaine verte, boisée et cultivée, parsemée de milliers de temples, pagodes et autres stupas. Une zone entière dévouée à Buddha. Nous ne nous lassons pas de visiter ces pagodes, de grimper dans celles où cela est possible, de nous perdre au milieu de ce dédale de vieilles pierres, de jouer les explorateurs de temples inconnus. Juchés sur nos scooters électriques, nous ressentons une liberté qui nous comble. Gabriel est insatiable, il veut «toutes les voir, les pagodes, une par une »! Le lever de soleil a une dimension mystique, avec sa brume matinale et ses stupas qui s’enflamment d’un seul coup sous les premiers rayons du soleil. C’est grand, magnifique, apaisant… si on oublie bien sûr la horde de touristes qui comme nous a eu la bonne idée de se lever à 5h du matin pour assister à ce spectacle magique. Et oui, nous ne sommes pas tous seuls en Birmanie ! On ne sait pas pourquoi mais il semble que les français aient eu une promotion sur les vols pour Myanmar, nous en croisons à tous les coins de rue!



Tous les jours nous partons à l’assaut de nouvelles pagodes, inlassablement. Sur la carte, nous visons une pagode, et puis nous la ratons systématiquement. Nous nous perdons au milieu des autres, peu importe, elles sont toutes plus belles les unes que les autres.



Nous nous arrêtons dans des petits restau locaux et y mangeons une cuisine délicieuse. Beaucoup de riz c’est clair, mais aussi des currys de poisson au lait de coco, des salades de gingembre à la sauce cacahouète et des rouleaux de printemps à tomber par terre. Nous avons même nos habitudes chez « Delicious », où le patron n’en revient pas de nous voir revenir jour après jour, la plupart des touristes restant à Bagan tout au plus 2 jours.



Un jour en allant visiter le temple Dhamma-yan-gyi, nous rencontrons KoKo Naing, et là, je découvre le « lacquerware ». KoKo Naing est un artisan qui vend ses produits faits mains dans un des couloirs d’accès au temple, au milieu de dizaines d’autres. Je ne sais pas pourquoi nous nous arrêtons devant son étal à lui, mais ses grandes assiettes colorées nous attirent l’œil tout de suite. Et avec lui, le courant passe aussitôt. Nous discutons longuement, il parle un anglais très correct appris dans les couloirs du temple, et nous explique la technique de fabrication de ces produits laqués. Nous passons presque une heure avec lui, et finalement il nous invite à visiter son atelier et à souper en famille le lendemain soir chez lui. Nous sommes ravis !


Nous passons les jours suivants à nous intéresser au « lacquerware ». Nous découvrons un artisanat ancestral qui date du XVIème siècle, indissociable de la région de Bagan, et qui est tout simplement d’une qualité extraordinaire. Je suis fascinée par le procédé de fabrication que nous découvrons pas-à-pas le lendemain. Tout est fait à la main, de la structure en bambou aux 18 couches de laque naturelle qui nécessitent une semaine de séchage entre chaque, de la gravure minutieuse aux feuilles d’or collées méticuleusement. Les artisans travaillent tous accroupis ou en tailleur, la plupart exercent ce métier depuis 3 ou 4 générations, ils ont une dextérité, une précision et une maitrise hallucinantes. Le produit final est beau et d’une qualité exceptionnelle. Je suis bluffée. Je tombe sous le charme du « lacquerware », cela me donne même des idées pour après. J’ai envie de faire connaitre ces produits magnifiques et cet artisanat de qualité, de créer un pont entre ces communautés birmanes et les gens comme moi qui aiment les beaux objets et sont sensibles à leur provenance. Je ne sais pas ce que ça veut dire exactement, mais cette idée de pont entre eux et nous ne me quitte pas pendant tout notre séjour à Bagan.





KoKo Naing nous reçoit dans sa maison dans laquelle il vit avec ses enfants et petits-enfants. Ils nous accueillent chaleureusement et nous ont préparé un repas de rois. C’est bon! Nous mangeons seuls, sous le regard de nos hôtes ; c’est la culture ici de ne pas manger avec ses invités. Cela nous fait un peu bizarre de manger tous seuls et d’être observés par 6 paires d’yeux. Mais nous avons beau les inviter à se joindre à nous, ils restent assis en retrait de la table et nous regardent manger. Plus nous mangeons, plus ils sont heureux ; alors nous engloutissons, nous engloutissons, nous engloutissons…. Les enfants jouent au foot avec le petit fils, les rires aux éclats nous parviennent ; nous passons un moment familial, convivial, agréable, loin des touristes de Bagan, un moment authentique comme nous les aimons.


Chez KoKo Naing

Je quitte Bagan à reculons, je pourrais y rester avec plaisir une deuxième semaine. Mais notre visa birman expire dans 8 jours et nous ne voulons pas rater le Lac Inle.


Allez zou, 8h de bus, et l’aventure continue !

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